Chaque année, des millions de personnes sont exposées au papillomavirus humain, plus connu sous le nom de HPV. Ce virus sexuellement transmissible, souvent méconnu, peut pourtant avoir des conséquences sérieuses s’il n’est pas détecté ou pris en charge à temps.
Heureusement, des moyens de prévention existent. SMATIS décrypte pour vous les informations essentielles pour prévenir le HPV.
Qu’est-ce que le papillomavirus humain (HPV) ?
Le papillomavirus humain (HPV) fait partie d’un groupe de virus très répandus, qui compte plus de 200 types différents. Généralement, l’infection est bénigne et disparaît spontanément, parfois même sans vous en rendre compte. Toutefois, certains types de HPV, dits « à haut risque », sont à l’origine de lésions précancéreuses et de certains cancers, notamment du col de l’utérus, de l’anus, de la gorge ou encore du pénis.
Le HPV se transmet principalement par contact sexuel, même en l’absence de pénétration. Un simple contact peau à peau dans la zone génitale peut suffire pour transmettre le virus. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le HPV est aujourd’hui l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde.

Quels sont les symptômes du HPV ? Qui est concerné ?
Très souvent asymptomatique le HPV peut passer inaperçu, la plupart du temps éliminé par le système immunitaire. Ce caractère silencieux rend le dépistage et la prévention d’autant plus importants car cette infection qui, au début peut paraitre bénigne, peut présenter une gravité réelle si elle n’est pas prise en charge.
Chez certaines personnes, le virus peut provoquer des lésions visibles comme des verrues génitales (condylomes) ou, plus rarement, évoluer vers des lésions précancéreuses.
Le HPV n’est pas une “maladie de femme”. Hommes comme femmes, nous sommes tous concernés, et pouvons tous être porteurs et transmetteurs du virus. Selon Santé publique France, près de 80 % des personnes sexuellement actives seront exposées au HPV au cours de leur vie. Un péril “discret” qui tend à se généraliser. La prévention du HPV ne doit plus être une démarche exclusivement féminine.
Prévenir l’infection au HPV : les gestes qui protègent
La vaccination : le bouclier pour les jeunes
La vaccination est aujourd’hui l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir l’infection par les types de HPV à haut risque. Le vaccin Gardasil 9 est le plus recommandé en France, il offre une protection efficace contre 9 types de papillomavirus, notamment contre les types 16 et 18, responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus.
Le vaccin est recommandé pour les populations suivantes :
- Toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible pour tous les adolescents et jeunes adultes (hommes et femmes) de 15 à 19 ans révolus ;
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans,
Le schéma de vaccination consiste en l’administration de deux doses de vaccin chez les 11-14 ans révolus et trois doses en rattrapage chez les 15-19 ans révolus. Une campagne de vaccination gratuite dans les collèges a d’ailleurs été lancée en 2023 par les autorités de santé.
Une protection étendue pour tous, jusqu’à 26 ans
La Haute Autorité de Santé (HAS), organisme qui guide les décisions de santé publique en France, souhaite aller plus loin. Face aux conséquences importantes liées aux infections et aux cancers provoqués par ce virus, elle recommande d’élargir la vaccination de rattrapage.
Concrètement, tous les jeunes hommes et toutes les jeunes femmes qui n’auraient pas été vacciné entre 11 et 14 ans, pourraient le faire jusqu’à l’âge de 26 ans révolus, quelle que soit leur orientation sexuelle. C’est une véritable opportunité pour un plus grand nombre de personnes d’être protégées face aux HPV.
Des gestes complémentaires pour une meilleure protection
Se vacciner c’est bien, mais ce geste de prévention ne dispense pas des autres mesures de protection :
- Utiliser un préservatif lors des rapports sexuels (même s’il ne protège pas à 100 %),
- Effectuer un dépistage régulier, notamment chez les femmes à partir de 25 ans, via un frottis cervico-utérin ou un test HPV,
- Limiter le nombre de partenaires sexuels pour réduire les risques d’exposition.
En cas d’infection, quels sont les traitements possibles ?
Il n’existe pas de traitement spécifique contre le HPV lui-même, mais rassurez-vous, les conséquences de l’infection peuvent être prises en charge.
- Les verrues génitales peuvent être traitées localement par application de crème ou par destruction (laser, cryothérapie).
- Les lésions précancéreuses détectées lors d’un frottis ou d’un test HPV peuvent faire l’objet d’une intervention chirurgicale (conisation) pour éviter leur progression.
En cas de cancer lié au HPV, la prise en charge dépend du stade et de la localisation : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie…
La clé pour limiter l’évolution de l’infection et ses conséquences reste la prévention et le dépistage précoce.