L’asthme, une maladie à ne pas banaliser
L’asthme en clair
Mille Français meurent chaque année des suites d’une crise d’asthme mal traitée. La raison ? Avec la croissance du nombre de malades, la population aurait tendance à banaliser cette maladie. Pourtant l’asthme est loin d’être bénin. Il suffit, pour s’en convaincre, de comprendre le mécanisme de la maladie. L’asthmatique en crise a des difficultés à inspirer, et surtout à expirer l’air contenu dans ses poumons, comme s’il respirait au travers d’une petite paille. À l’intérieur de ses poumons, ses bronches sont enflammées. Elles sécrètent du mucus : les muscles qui tapissent leur paroi se contractent. Conséquence : le diamètre des bronches se réduit et l’air ne parvient plus à passer qu’au prix d’un gros effort. La réaction à l’effort est tellement forte qu’elle met en péril l’apport en oxygène.
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L’asthme et l’allergie, des maladies sœurs
Dans 90 à 95 % des cas chez les enfants asthmatiques, l’origine de la maladie serait allergique. Dans ce cas, les bronches réagissent de façon disproportionnée à des agents externes portés par l’air, tel que les pollens, les poussières, les acariens, les fumées ou gaz d’échappement et autres polluants atmosphériques. L’agent allergène peut aussi provenir d’un aliment ou d’un médicament comme l’aspirine. Enfin, une infection virale constitue un facteur favorisant supplémentaire souvent rencontré.
En revanche, il convient de noter que chez les adultes, 30 à 40 % des asthmes ne sont pas allergiques. Il s’agira alors d’asthme chronique, avec inflammation modérée mais constante, ou d’asthme survenant au cours d’efforts physiques.
Prévention et soins pour aider à vivre normalement
Il faudra donc éviter d’être en contact avec l’allergène afin de se soustraire à la crise d’asthme. Une mesure de prévention plus facile à dire qu’à prendre… Quelques actions simples, comme aérer, dépoussiérer, éviter les tapis ou les peluches ramasse-poussière dans la chambre des enfants, ne pas fumer ni enfumer les autres, contribuent à assainir l’environnement. L’air trop froid et trop sec irrite les bronches. Une humidité de 45 % sera bénéfique en particulier dans la chambre à coucher. Enfin, lorsque l’asthme est bien maîtrisé, la pratique sportive est conseillée, car elle augmente la capacité pulmonaire et contribue à libérer le stress et les angoisses, eux-mêmes parfois déclencheurs de crises.
Des traitements contre l’asthme existent bien entendu. L’asthmatique connaît bien le geste qui consiste à inhaler une dose de médicament (des bêta-2 mimétiques) par quelques pressions sur un aérosol, afin de desserrer rapidement l’étau qui écrase ses bronches. D’autres molécules, comme les corticostéroïdes, sont plutôt utilisées en traitement de fond, afin d’espacer les crises. Souhaitons que la batterie de médicaments aujourd’hui disponible permette à chaque asthmatique de contrôler sa maladie et de vivre le plus normalement possible.
Même s’il est devenu fréquent, l’asthme n’est donc pas à prendre à la légère. Aujourd’hui d’ailleurs, plusieurs associations de malades mettent en garde contre cette tendance à la banalisation. Elles exhortent parents et proches, tout comme les malades eux-mêmes, à rester vigilants. Un exemple à suivre…
* Irdes, décembre 2008